Face aux conditions désastreuses de cette rentrée scolaire, se rassembler et combattre, avec FO, sur les revendications

FNEC FO 04 - syndicat enseignant du premier degré professeur des ecoles
FNEC FO 04 – syndicat enseignant du premier degré professeur des ecoles

En ce jour de rentrée, tout indique que l’année scolaire sera catastrophique pour les enseignants et les élèves des Alpes-de-Haute-Provence !

Madame Belloubet, « ministre démissionnaire » d’un gouvernement rejeté lors des dernières élections, a préparé la rentrée comme si de rien n’était. Elle a réuni les recteurs le 26 août, déclarant sur X que « le contexte politique (autrement dit les élections) ne (devait) pas impacter cette rentrée, préparée depuis des mois ». Elle a ensuite affirmé, dans sa conférence de presse du 27 août, que la rentrée scolaire était prête.

Après avoir indiqué que certaines mesures initialement programmées pour cette rentrée avaient dues être reportées, comme les nouvelles modalités d’évaluation du DNB ou la réforme de la formation initiale des enseignants, voire écartées comme l’obligation d’obtenir le brevet pour intégrer le lycée, elle a bien précisé qu’elles devraient être mises en place par le futur gouvernement « dès la fin de la période des affaires courantes ».

Surtout, elle n’a pas oublié de préciser que l’organisation en groupes de besoin en Français et Mathématiques en classe de 6ème et de 5ème devrait bien être appliquée, laissant au passage échapper un lapsus éminemment révélateur en déclarant « moi je parle de groupes de niveaux et les textes ne parlent que de groupes de niveaux » avant de se récrier : « voilà, c’était la seule chose qu’il ne fallait pas dire… ».

Elle a aussi confirmé toutes les mesures d’austérité et les contre-réformes annoncées au printemps dernier (700 millions de coupes budgétaires…) qui entraînent des milliers de fermetures de classes lors de cette rentrée, dont cinq dans notre département !

Les informations qui remontent des collègues dans tous les départements montrent que, contrairement aux propos lénifiants de la ministre, l’École publique manque de tout : enseignants, enseignants spécialisés, AESH, psyEN, médecins scolaires…Et les collègues ne veulent pas plus des groupes de niveau aujourd’hui qu’hier.

Pour l’annulation des fermetures de classes, pour les ouvertures nécessaires et le recrutement de tous les personnels nécessaires !

Un nombre important de classes vont se retrouver surchargées, dégradant d’une part les conditions d’enseignement et d’autre part les conditions d’apprentissage des élèves.

La FNEC FP FO 04 estime que la rentrée 2024 ne pouvait pas et ne devrait pas se dérouler avec des effectifs plus chargés, des remplacements encore moins assurés et des inclusions scolaires systématiques et forcées qui aggravent toujours plus les conditions de travail de l’ensemble des collègues.

Combien de temps encore devrions nous supporter les suppressions de postes (650 postes supprimés dans les collèges et lycées pour cette rentrée 2024 dans le cadre d’un budget d’austérité passé en force au moyen du 49.3), les fermetures de classes, d’options, l’absence de personnels pour assurer les remplacements ?

Combien de temps encore devrions nous supporter le blocage de nos salaires qui a entraîné une baisse de 25 % de notre pouvoir d’achat, ce qui représente plusieurs centaines d’euros par mois, depuis le début des années 2000 ?

Combien de temps encore devrions nous supporter la réforme des retraites qui a infligé 2 ans de travail supplémentaire à des millions de salariés, empêchant de nombreux collègues de prendre leur retraite dès cette rentrée et conduisant à la baisse du montant des pensions car qui aura la santé pour travailler jusqu’à 67 ans pour une retraite à taux plein ?

Avec des conditions de remplacement inacceptables telles que celles de l’année 2023-2024, enseigner va devenir impossible. Le ministère est responsable de ne pas permettre aux élèves de pouvoir bénéficier de l’enseignement auquel ils ont droit. Le ministère est responsable d’imposer aux enseignants les élèves supplémentaires de leurs collègues absents et non remplacés dégradant ainsi les conditions d’enseignement.

La FNEC FP FO04 et le SNUDI FO 04 soutiennent la mobilisation des parents de l’école de Bras d’Asse qui se battent pour le maintien de la quatrième classe et ceux de Mison qui demandent l’ouverture d’une cinquième classe.

Ce sont donc des centaines d’enseignants qu’il faut recruter pour ne pas se retrouver dans la même situation pour cette nouvelle année scolaire !

Une rentrée dont les élèves en situation de handicap sont les premières victimes !

Cette rentrée sera également placée sous le signe de l’accentuation des ravages de l’inclusion scolaire systématique, qui remet en cause le droit à l’instruction pour les élèves en situation de handicap.

L’augmentation du nombre de notifications d’AESH mutualisés et le manque cruel d’AESH conduisent à ce que des centaines d’élèves se retrouvent sans l’accompagnement auquel ils ont droit. Des centaines d’autres vont, comme l’an passé, être exclus des soins auxquels ils ont droit.

Lors de sa conférence de presse de rentrée, la ministre Belloubet a d’ailleurs été contrainte de confirmer que 24 000 élèves (chiffre largement sous-estimé) sont scolarisés en milieu ordinaire faute de places en établissements sociaux ou médico-sociaux…

La presse se fait déjà l’écho du manque d’AESH pour accompagner les élèves en situation de handicap.

Sans surprise, il en manque déjà dans de nombreuses écoles ! C’est la conséquence de la mise en place à marche forcée de l’acte II de l’école inclusive et la remise en cause du droit pour tout élève en situation de handicap de bénéficier d’une structure adaptée à la nature ou au degré de son handicap.

Pour la FNEC FP FO, toutes les revendications restent à l’ordre du jour :

Annulation de toutes les fermetures de classes décidées au CSASD de février,
Ouverture de toutes les classes nécessaires,
Recrutement de personnels à hauteur des besoins : enseignants, brigades remplaçants, maîtres spécialisés, RASED…
Abrogation du « Choc des savoirs » et des groupes de niveau,
Création de toutes les places nécessaires dans les établissements sociaux et médico-sociaux pour que toutes les notifications d’orientation prononcées par la MDPH soient respectées,
Recrutement d’AESH pour que toutes les notifications d’accompagnement prononcées par la MPDH soient respectées,
Abrogation des PIALS et des P.A.S (Pôle d’Appui à la Scolarité), Arrêt des pressions pour la mise en œuvre des évaluations d’école qui n’ont aucun caractère obligatoire,
augmentation immédiate de 10 % du point d’indice
abrogation de la réforme des retraites…
Alpes-de-Haute-Provence
NON aux évaluations nationales qui remettent en cause la liberté pédagogique des enseignants

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